jeudi 7 juillet 2022

Résidence d'écrivain carnettiste au Ghana 2019 et 2021

 

En 2019, j'ai été invitée, dans le cadre d'une résidence d'artiste au Ghana, à Cape Coast et Elmina, à faire un travail de recherche et de mémoire sur l'esclavage, pour l'Institut Français et l'Ambassade de France, en collaboration avec l'Office du Tourisme du Ghana. En 2019, c'était l'année du retour au Ghana, qui offrait la nationalité ghanéenne à tous les afro-descendants qui faisaient le choix de revenir en Afrique et de s'installer dans le pays.

En 2021, je suis retournée au Ghana pour la restitution de ce travail. Une série de 10 cartes postales a été éditée et imprimée par l'Ambassade de France, pour être vendues dans les lieux touristiques de la côte ghanéenne, au profit du gouvernement ghanéen. J'ai cédé tous mes droits gratuitement sur ce travail, pour compensation de ma dette vis à vis de l'esclavage, en tant que femme blanche.

A partir de mes carnets de voyage, j'ai travaillé sur des grands formats (50 x 60 cm) à l'aquarelle, aux crayons de couleur et au crayon noir. Sur ces 10 cartes postales, apparait la vie ghanéenne d'aujourd'hui, en couleur et au premier plan, et au second plan, un Fort en noir et blanc, souvenir du passé esclavagiste, que j'ai voulu présent mais en retrait sur ce travail de mémoire. Se souvenir tout en allant de l'avant. Vivre sans oublier le passé, les ancêtres, l'Histoire, la colonisation, l'esclavage, et tout ce qui en découle aujourd'hui, mais vivre aussi intensément le présent avec des perspectives d'avenir. 

Le Ghana est la seconde puissance économique de l'Afrique de l'Ouest, c'est une démocratie stable, où il y a relativement peu de conflits inter-ethniques et peu de corruption. Lorsque l'on arrive au Ghana, on remarque très vite la croissance du pays, son dynamisme, sa bonne connexion internet, son état d'esprit entreprenant. La technologie est partout, il y a un système de transport par bus assez développé, les routes sont en bon état. Toutefois, les ghanéens d'aujourd'hui doivent faire face à de nombreux enjeux : une croissance démographique galopante en milieu urbain, des problèmes de logement, d'infrastructures, de gestion de l'eau et des déchets, toujours en milieu urbain, d'obésité d'une partie de la population due à la nourriture et au mode de vie "moderne". En raison des changements climatiques et des pluies irrégulières, la culture du cacao devient difficile (le Ghana est le second producteur de cacao en Afrique, après la Côte d'Ivoire).  Le Ghana est aujourd'hui confronté de plein fouet au réchauffement climatique, à la sur-pêche, à l'érosion de la côte. Quelques afro-descendants sont venus s'installer au Ghana, mais sans doute pas autant qu'espéré en raison notamment de l'épidémie de coronavirus qui a coïncidé avec cette proposition de retour. 

Suite à ces trois voyages au Ghana (en 2017, 2019 et 2021), je travaille sur un autre projet, un livre, que j'espère voir aboutir en 2023.












LinkWithin

Related Posts Plugin for WordPress, Blogger...